Propos recueillis auprès du Professeur J.-J. BIENVENU, président du département de droit public et science politique, par A. FAYE.
 

Le recrutement des ATER se déroule en deux étapes : admissibilité sur dossier (1) puis admission suite à un entretien oral (2). L’attribution des enseignements répond à une procédure particulière (3).

1 – Admissibilité sur dossier

La sélection est effectuée par le directeur du département de droit public. Le critère principal est le sujet de thèse. Celui-ci doit être attractif, avoir une ambition universitaire et être justifié. C’est donc réellement l’envergure intellectuelle du sujet qui prime. Le fait d’avoir donné ou non des travaux dirigés n’est pas une condition essentielle. De toutes manières, la très grande majorité des candidats a donné des travaux dirigés.
Les étudiants qui ont fait leurs premières années de doctorat à Paris II sont automatiquement admissibles. En effet, si ces candidats étaient recalés à ce stade, ils auraient des difficultés à se faire recruter dans les autres universités.
De même, il n’y a pas de préférence selon le statut du candidat. Si la grande majorité d’entre eux est constituée de doctorants contractuels, ce qui compte avant tout, c’est le sujet de thèse. Ainsi, le doctorant qui a décidé de prendre une année après le doctorat contractuel afin d’avancer sur son sujet n’est pas du tout pénalisé par rapport aux doctorants contractuels qui postulent dès la fin de leur troisième année. C’est d’ailleurs une pratique qui se généralise, tout particulièrement chez les privatistes, et elle se comprend aisément.
Si la thèse doit être suffisamment avancée pour postuler à l’ATERat, il est en réalité très difficile pour le jury de juger de cet avancement. C’est l’attestation du directeur de thèse qui fait foi.
A ce stade, sur une moyenne de 60 à 70 dossiers reçus, environ 20 dossiers sont déclarés admissibles, pour 9 postes à pourvoir. Ne sont pas comptabilisés les ATER 2ème année, dont le contrat est automatiquement renouvelé, sauf faute grave.

2 – Admission à l’oral

Les candidats déclarés admissibles sont convoqués à une audition par le département de droit public. Cette audition dure 10 minutes, auxquelles s’ajoutent 5 minutes maximum de questions.
Le propos du candidat doit se fonder sur des critères de présentation précis, indiqués dans la lettre de convocation. L’administration de l’université a en effet fourni tous les éléments dont elle dispose concernant au candidat.
Le critère de sélection principal est la qualité du candidat. Le jury cherche à recruter un bon pédagogue. Aucune question ne lui sera posée sur ses enseignements, car le tester à l’oral sur son sujet de thèse suffit à évaluer sa compétence à s’exprimer clairement et à construire un propos pertinent. Pour rester dans l’esprit, aucune note manuscrite ou manuscrite n’est autorisée. Une véritable discussion doit s’engager sur le sujet de thèse du candidat.
Sont invités à assister à l’audition puis voter tous les professeurs et maîtres de conférence du département. Ne votent que ceux qui ont assisté à toutes les auditions. En 2012, Il y a eu une vingtaine de votants. Le directeur de thèse s’abstient toujours de parler et a fortiori de voter quand est concerné l’un de ses doctorants.Il n’y a aucun « localisme » dans la sélection. Les meilleurs candidats seront recrutés, même s’ils viennent d’une autre université. Il n’y a pas de préférence pour ceux issus de Paris 2 à ce stade. En général, le jury évite de demander aux candidats s’ils ont déjà postulé ou été retenus dans une autre université afin de ne pas fausser le vote.
Il n’y a pas non plus de quota entre la science politique et le droit public. Le jury est uniquement intéressé par le recrutement des meilleurs candidats possibles. Ainsi, ils ne se réfèrent jamais à leurs besoins d’enseignement. Si quatre politistes ont été meilleurs, ils seront retenus, bien qu’un seul aurait suffit à pourvoir les besoins d’enseignement dans sa discipline. Les juristes prennent position sur les candidats politistes et inversement. Il n’y a pas de pré carré selon les disciplines. Cela signifie qu’un ATER (mais la remarque vaut également pour le doctorant contractuel) a l’obligation d’effectuer les enseignements qui lui sont attribués. En cas de refus, son contrat se voit résilié dans les jours qui suivent.
Lorsque les 9 postes d’ATER ont été pourvus, une liste complémentaire de trois ou quatre noms peut être conservée si les candidats le méritent. Lorsque tel est le cas, cette liste sert néanmoins très rarement.
Il faut savoir que tous les postes d’ATER sont à plein temps sauf un. L’université privilégie les pleins temps qui sont moins lourds financièrement que les mi-temps. Le poste à mi-temps est attribué à la personne qui le demande, à la fin de la demi-journée d’entretiens oraux des candidats.

En effet, les résultats sont communiqués le jour même à l’issue de toutes les auditions, à l’extérieur de la salle de délibération. Celui qui désire le poste à mi-temps doit donc être présent sur place. Si plusieurs candidats souhaitent ce poste, les candidats doivent se mettre d’accord entre eux. En cas de désaccord insoluble, le mi-temps est alloué au dernier du classement. Un ATER 2ème année qui aurait obtenu ce mi-temps en 1ère année, le conserve s’il le désire en 2ème année.

Dans tous les cas, il n’y a jamais de poste d’ATER non pourvu. En revanche, le département de droit public rencontre des problèmes pour remplir les charges d’enseignement. Les candidats à des vacations sont invités à se manifester auprès du Pr. Bienvenu.

3 – Attributions des enseignements

Les enseignements sont attribués aux ATER par le Président du département de droit public, en fonction :

  • des voeux des professeurs, qui indiquent les noms des doctorants qu’ils souhaitent dans leurs équipes pédagogiques
  • des souhaits des maîtres de conférences qui auraient à compléter leurs services par des TD
  • des matières de prédilection des ATER d’après leur sujet de thèse.

En aucun cas un ATER ne doit demander les enseignements qu’il souhaite donner, et il ne peut refuser les enseignements qui lui sont attribués.Il revient éventuellement aux ATER de se manifester juste après leur recrutement auprès des professeurs pour qui ils souhaitent donner des TD. Ceci afin de se faire connaître d’eux et de pouvoir peut-être rejoindre leur équipe pédagogique si le professeur en question le souhaite puis le demande au Président du département de droit public.

Pour ce qui est de la répartition des horaires de TD, elle est assurée par Mme Bourg du service de la scolarité. Les maîtres de conférences sont les premiers à choisir leurs horaires, ensuite viennent les ATER puis les doctorants contractuels.
Il est indiqué au Professeur Bienvenu qu’une répartition concertée des horaires de TD, par équipe pédagogique, serait vivement souhaitée. Une demande sera faite en ce sens auprès de Mme Bourg.

4 – Quelques statistiques pour 2013

Entre 60 et 70 dossiers de candidature ont été reçus et traités. Cette année, 12 candidats de Paris II étaient admissibles, en plus des candidats externes. 9 postes d’ATER sont attribués chaque année, 8 à plein temps, 1 à mi-temps.

Il y a en règle générale dans l’ED7 Georges Vedel 18 ATER.